Sandrine DEL PIANO

 

  • A quoi ressemble une journée de travail-type ?

Mon travail se scinde en 3 activités selon la période de l'année. Il y a le travail sur les terres :

   ♦ Je contrôle l'état sanitaire des oliviers, je travaille le sol si nécessaire,

   ♦ De février à mai, je taille les arbres pour enlever les bois de l'année précédente, aérer le feuillage etc.

   ♦ De mi-octobre à mi-décembre, c'est la saison de la récolte des olives. C'est très intense ! Elle est réalisée manuellement à l'aide de peignes électriques. Il est nécessaire de bien repérer la maturité des fruits selon les huiles que l’on souhaite obtenir. Durant cette période, je suis aidée de saisonniers et de ma famille.

Pour que la qualité de l'huile soit optimale, les olives doivent être apportées rapidement au moulin. C’est un produit fragile. Dès que la journée de récolte est terminée, j’apporte mes olives au moulin où je procède à la trituration dans les 12h qui suivent la récolte : on alterne ainsi des journées entre récolte et trituration !

J’ai conçu 6 types d’huiles cette année (5 monovariétales et un assemblages) afin de proposer des produits uniques.

Ayant travaillé auparavant durant 30 ans dans les métiers du commerce et de la communication, je réalise l’ensemble des supports de communication et la mise en place des circuits de vente. Mes produits sont disponibles dans le Gard mais également dans plusieurs villes de France. https://www.maison-aeterna.fr/#pointsdevente.

J’ai également développé une activité agritouristique : accueil en chambre d’hôtes.

 

  • Quels sont vos principaux défis professionnels ?

Garantir une récolte au moins égale ou supérieure à l'année précédente, en prenant en compte les conditions climatiques qui peuvent mettre à mal la récolte.
Je dirais donc que :

  1. Le premier défi est de produire suffisamment pour assurer la rentabilité de l’exploitation,
  2. Le second est d’apporter le soin nécessaire aux arbres pour garantir cette production,
  3. Le dernier défi que je me fixe est commercial : faire partie de la dynamique oléicole française.

 

  • Qu'est-ce que vous préférez dans votre travail ?

Les périodes intenses ! Je suis un peu hyperactive, donc j'aime la période de récoltes. C'est un travail d'équipe, au moment de la récolte comme au moulin. Et… je goûte une dizaine d’huiles chaque jour de trituration ! C'est un moment de découverte, l'aboutissement du travail réalisé en amont.
Je vois aussi l'opportunité de sensibiliser le grand public, par la dégustation de mes huiles au travers de stages d’initiation que je peux proposer aux entreprises ou épicuriens curieux . Cette approche pédagogique est similaire au secteur du vin avec les stages d’œnologie.

 

  • Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui souhaiteraient s’installer en oléiculture ?

Dans un premier temps, il s’agit de réussir son intégration dans le milieu rural et agricole, faire preuve d'humilité et d’écoute surtout quand « on vient de la ville » ; puis il est important de se former !
J'ai une phrase mentor : "qui ne tente rien n'a rien". Il ne faut pas avoir peur de se lancer même si c'est beaucoup de travail. Enfin, concrètement, il faut bien choisir l’emplacement des oliviers. Car même si l’olivier est un chameau et résistant aux fortes chaleurs, le manque d’eau sera problématique dans les prochaines années.

 

  • Pourquoi avez-vous souhaité intégrer la marque "Le Gard, Militant du Goût" ?

J'étais déjà engagée dans une démarche de labellisation de mes produits, cela permet de donner du crédit à ma production. Je pense que « Le Gard Militant du Goût » est un label engagé dans la défense du territoire à travers une agriculture française, de proximité, et bio pour ma part. Donc cette démarche me semblait justifiée, et permet d'accorder du crédit à mon activité.